Il était une fois une MJC qu'un esprit destructeur voulait faire disparaître.
Elle subissait des assauts successifs. L'impact de chaque attaque permettait de tester ses capacités de résistance, avant sa mort programmée et discrète.
Première offensive le 18 octobre 2022 : la vente des locaux de la MJC (situés sur deux sites différents) est annoncée. En "remplacement" des espaces seraient trouvés dans les écoles pour accueillir ses activités, écoles qui n'avaient ni l'envie ni la place disponible.
La mobilisation de ses adhérents, en particulier des parents, a contré cette première attaque.
Après six mois de discussions, la Ville accepte de maintenir les m2 sociaux du 35 rue rue Joseph Chanrion. En remplacement des locaux du 10 rue Chanrion qui seraient vendus, la MJC propose l'ancienne halte-garderie voisine. Cinq mois plus tard, la municipalité l'informe enfin par courrier de son accord, en s'engageant à effectuer les travaux de réhabilitation nécessaires.
Les travaux dont la fin était annoncée pour avril, ont été repoussés une première fois. Ils devaient commencer le 31 janvier pour s'achever début juin. A la date du 15 février, aucune trace de chantier n'est pourtant visible. Attend-on que la MJC soit contrainte de fermer ?
Seconde offensive : le financement par la ville de l'unique poste jeunesse, à hauteur de 30.000 €, est supprimé en décembre 2022, alors qu'un troisième poste jeunesse est attribué dans une MJC voisine. On peut s'étonner de cette différence de traitement. Cette décision, peu équitable, empêche notre Maison des JEUNES et de la culture de proposer des activités aux adolescents.
Troisième offensive : la Ville a supprimé la subvention de 24.000 € destinée aux ateliers du PEL (Projet Educatif Local), contraignant la MJC à réduire le nombre d'activités proposées.
Pendant plus de 40 ans, la MJC Mutualité a toujours réussi à gérer son budget au plus juste. Mais ces baisses successives de subvention mettent aujourd'hui son existence en péril. Afin d'éviter sa disparition à la fin de cette année scolaire elle a demandé, pour la première fois, un financement exceptionnel de 15.000 € que la Ville lui refuse.
Si on compare les subventions reçues, la taille de l'équipe et le nombre d'adhérents aux chiffres d'autres équipements, la MJC Mutualité offre pourtant un très bon rapport "qualité/prix".
Malgré ce qu'elle a exprimé en novembre, la municipalité a-t-elle vraiment l'intention de permettre à la MJC Mutualité de vivre ou attend-elle sa disparition, la mise au chômage de son personnel, la fin des activités pour les enfants, les préadolescents, les jeunes et les adultes et la fin du lien social dans le quartier Mutualité ?
La MJC Mutualité accueille depuis plus de 40 ans des adhérents de 3 à 99 ans.